Nous l’avons vu dans notre précédent article, le duel au sabre en juillet 1901 entre Albert Hopkins et son adversaire français aurait gravement compromis les projets d’instruction du baseball à Paris. Il est assez difficile de concevoir qu’une simple dispute ait pu avoir un tel effet alors même que le Ministre Leygues lui-même s’intéressait de près à cette expérience ; il semble à tout le moins nécessaire, pour justifier une telle conséquence, que le protagoniste d’Hopkins ait eu une influence non négligeable. A proprement parler, nos recherches ne nous ont pas permis de trouver cet Henry d’Estournel dont il est question dans la presse mais il se peut fort bien que les journalistes américains aient écorché le nom de cet individu. Aussi, il nous paraît plus vraisemblable que l’identité exacte de celui-ci soit Paul Henri Benjamin Balluet d'Estournelles de Constant, baron de Constant et de Rebecque, personnage qui présente quelques caractéristiques indéniablement compatibles avec notre contexte.
27 février 2013
Duel, baseball et Prix Nobel de la Paix
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Jean-Christophe Tiné
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Prix Nobel,
Roosevelt
25 février 2013
Un premier soutien ministériel
En marge de l’Exposition Universelle se tient à Paris, du 31 juillet au 5 août 1900, le premier Congrès International de l’Enseignement Secondaire. Les questions que l’on y étudie sont notamment celles de savoir quels sont la place et le rôle de l’enseignement secondaire dans la société, ou par quels moyens la personnalité des élèves peut être développée. L’éducation physique est également abordée puisque, nous l’avons vu (voir notre article), c’est un sujet au cœur des préoccupations du moment. Parmi les personnalités intervenant à ce Congrès figure Georges Leygues, alors Ministre de l’Instruction Nationale[i], qui suit les débats avec beaucoup d’attention.
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Duel,
Exposition universelle,
Instruction Nationale,
Leygues,
Norris
22 février 2013
La marque de Spalding
A 50 ans[i], Albert Goodwill Spalding jouit d’une très solide réputation. Ses indéniables qualités de dirigeant et de meneur d’hommes, parfois décrites comme empreintes de « conservatisme intelligent »[ii], lui ont valu de devenir le premier Président élu du United States Olympic Committee (U.S.O.C.)[iii]. Au moment de désigner le Director General of Sports qui prendra la tête de la délégation américaine aux Jeux de Paris, c’est fort logiquement vers lui que se tourne le Président des Etats-Unis William McKinley Jr. Aussi après de rapides noces célébrées le 23 juin en Californie[iv], c’est accompagné de sa seconde épouse - son amour de jeunesse Elizabeth Mayer - qu’il retraverse les Etats-Unis d’ouest en est et prend un transatlantique à destination de l’Europe. Spalding arrive à Paris début juillet, après les festivités que nous avons évoquées, et y reste jusqu’à fin octobre[v]. Sa présence en France à l’occasion de ces Jeux n’est bien évidemment pas étrangère à la réussite de l’édition 1900 du championnat de baseball.
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Spalding,
Sulllivan,
USFSA
20 février 2013
Une saison extraordinaire
Dès le début du printemps 1900, les membres de la colonie américaine organisent comme à l’accoutumée des matchs de baseball tous les samedis après-midis dans le bois de Boulogne[i]. Il est certain que Sid Farrar y participe et peut-être aussi le dénommé Murray Macneill, s’il est encore à Paris. Cette année-là, l’Exposition Universelle et les Concours internationaux d’exercices physiques et de sports qui lui sont rattachés, attirent plus de 50 millions de visiteurs dans la capitale. Ces concours seront plus tard rebaptisés Jeux olympiques mais à proprement parler, comme le souligne André Drevon dans son ouvrage « Les Jeux Olympiques oubliés »[ii], « la manifestation […] n’a jamais porté sur le moment le nom de Jeux olympiques : aucun document d’époque ne mentionne ce titre ». Quoi qu’il en soit, une pléthore de compétitions[iii] de toutes sortes se déroule pendant ces deux événements, dont l’organisation est à la charge de l'Union des Sociétés Françaises de Sports Athlétiques (USFSA). S’exprimant au sujet de la sélection des épreuves sportives et de la distinction entre disciplines, Pierre de Coubertin explique[iv] : « Les jeux reconnus comme internationaux sont le football (rugby et association), le hockey, le cricket, le lawn tennis, le croquet et le golf ; […] tous ces jeux sont pratiqués en France. D’autres, tels le baseball ou la crosse, etc., ne peuvent faire l’objet que d’exhibitions car ils ne sont pas pratiqués en France », et il ajoute « par exemple, si les Américains résidant à Paris constituaient une équipe pour affronter une autre équipe venant d’Amérique, ce concours recevrait l’appui et le soutien du Comité de l’Exposition, qui remettrait peut-être même un prix ; mais il ne revêtirait nécessairement qu’un caractère américain – c’est-à-dire purement national. »
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19 février 2013
La vitrine d'un monde
L’Exposition Universelle qui ouvre ses portes à Paris en 1900 est la cinquième après celles de 1855, 1867, 1878 et bien entendu 1889. Comme toujours, cette espèce de foire internationale sert de gigantesque vitrine du savoir-faire des uns et des autres. Les Etats-Unis ont décidé d’éviter de reproduire l’erreur de la précédente édition, lors de laquelle ils avaient un peu manqué le coche, et entendent cette fois tout mettre en œuvre afin d’être représentés à l’égal des grandes puissances européennes. Qu’importe s’ils n’ont pas de colonies à l’instar de ces dernières, ils présentent sous leur tutelle l’exposition de Cuba et celle de Hawaï (voir notre article ici). Dans le domaine artistique, les Américains exposent sans complexe sculptures, portraits et autres gravures. Dans le bâtiment des Publishers, sur l’esplanade des Invalides, le public peut observer les différentes étapes de la réalisation de l’édition spéciale du New York Times. La jeune Nation aura au total près de 6.000 exposants sur plus de 30.000 m², le tout sous la protection d’une soixantaine de gardes en uniforme, tous élèves de colleges méritants et triés sur le volet.
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Communauté Américaine,
Exposition universelle,
Paris
11 février 2013
Baseball, baked beans & héroïne
Âgée de 17 ans en 1899, Geraldine Farrar, soprano américaine, se voit proposer par la cantatrice française Melba[i] de parfaire son éducation et de suivre des leçons de musique à Paris. Ses parents sont d’accord mais, compte tenu de son jeune âge, du climat tendu qui règne en France (l’affaire Dreyfus a atteint son apogée) et, de manière plus générale, des grands dangers que représente le Quartier Latin, ils tiennent à l’accompagner. Dans ce but, ils vendent le magasin familial de Melrose dans le Massachussetts[ii], contractent un emprunt, rassemblent leurs économies et montent à bord d’un transatlantique. La famille Farrar arrive dans la capitale en septembre 1899. Entre ses cours de chant avec Trabadello et de comédie avec Martini, Geraldine profite de la vie culturelle parisienne avec ses parents et a notamment l’occasion d’admirer la divine et scandaleuse Sarah Bernhardt sur scène.
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1900,
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Anglo-Saxon College,
Farrar
8 février 2013
Les champs de baseball de l’Amérique
Lorsqu’éclate en avril 1898 la guerre hispano-américaine, les observateurs avisés ne donnent pas cher des chances des États-Unis de l’emporter : L’Espagne dispose d’un vaste empire et sur le papier d’une flotte imposante et d’une armée conséquente (notamment de 200.000 hommes rien qu’à Cuba) alors que les Américains comptent moins de 30.000 hommes sous-équipés sous les drapeaux et moins de cuirassés que leurs adversaires.
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6 février 2013
Paris contre Boston
Singulière annonce que celle qui peut être lue dans le journal californien The Herald[i] en ce mois de septembre 1896 : Les équipes d’amateurs des Ville de Paris et Boston s’apprêtent à s’affronter en un match de baseball. Par Boston, comprenez Boston Store, qui est en fait un des grands magasins de San Francisco au même titre que le Ville de Paris, dont l’équipe est composée de Barry, Etchebaum, Simmons (capitaine), Besselmann, Farrel, Lombard, Koster, Milback et Valdez. A priori, à en juger par les patronymes, peu ou pas de Français parmi ces hommes, et pourtant, c’est bien sous les couleurs d’une famille française que cette équipe joue.
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Californie,
City of Paris,
Emigrés français
4 février 2013
Un Français chez les Washington Nationals
Le 21 juillet de cet été 1895, Gus Schmelz, manager des Washington Senators, aussi connus sous le nom de Nationals, cherche à compléter son roster lors d’un déplacement à St. Louis dans le Missouri. Il est encore très fréquent à l’époque que les équipes souffrant d’absences ou de blessures trouvent les joueurs qui leur manquent dans la ville même où elles sont censées affronter leur adversaire.
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1875,
1895,
Emigrés français,
Ressler,
Washington Nationals,
Woerlin
1 février 2013
Les Boston Beaneaters à Paris
Le New York Times nous apprend en août 1895 qu’un certain Alfred William, dit Al, Lawson projette de se rendre en Europe à la tête du Boston Baseball Club, aussi appelé Boston Beaneaters - autrement dit non pas les actuels Boston Red Sox mais les Atlanta Braves. L’équipe est censée donner des matchs exhibition en Angleterre tout d’abord (à Liverpool, Derby, Middlesbrough, Stockton, Newcastle, Cleveland et Londres), puis en France, à Paris[i].
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Jean-Christophe Tiné
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