30 janvier 2013

Un premier terrain de baseball à Paris


Effet de la démonstration de l’année précédente dans le cadre du Congrès de Paris ou tout simplement de l’organisation répétée de matchs à cet endroit, la ville de Paris se décide en 1895 à mettre à disposition des joueurs une aire de jeu dans le bois de Boulogne, aux confins de la plaine de Bagatelle. Cest assurément une immense étape de franchie dans le développement de ce sport.

28 janvier 2013

Au berceau de l’Olympisme


En 1894, s’ouvre le « Congrès de Paris ». Il s’agit en fait du Congrès Athlétique International, convoqué par une décision du Conseil de l’Union des Sociétés Françaises de Sports Athlétiques et rassemblé du 16 au 24 juin pour étudier le rétablissement des Jeux Olympiques. Cet évènement est concrètement organisé par trois commissaires : commissaire-général et représentant l’Europe continentale, le baron Pierre de Coubertin, Secrétaire Général de l’Union alors âgé de 31 ans ; pour l’Angleterre et ses colonies C. Herbert, Secrétaire de l’Amateur Athletic Association ; pour le continent américain, W. M. Sloane, Professeur à l’Université de Princeton.

26 janvier 2013

L’USFSA, première structure fédérale


Les premiers clubs sportifs français sont à lorigine consacrés à l’athlétisme. Soucieux d’organiser efficacement des compétitions à grande échelle, le Racing Club de France et le Stade Français fondent le 20 novembre 1887 une fédération sous le nom d’Union des Sociétés Française de Course à pied. Celle-ci organise les premiers championnats de France d’athlétisme dès le printemps de l’année suivante. Mais puisque très rapidement les clubs s’ouvrent à toutes les sortes de disciplines au rang desquelles figure, comme nous l’avons vu, le baseball, cette première structure fédérale est amenée à muter tout aussi vite. Cest ainsi que l’Union des Sociétés Française de Course à pied devient dès le 31 janvier 1889 l'Union des Sociétés Françaises de Sports Athlétiques (U.S.F.S.A.).

23 janvier 2013

Etablissements scolaires et premiers clubs – 1890-1899


Depuis le décret du 3 février 1869, la gymnastique (qui prendra plus tard l’appellation d’éducation physique) est une des disciplines scolaires d'enseignement obligatoire dans le secondaire. Estimant que ce décret est trop peu appliqué, Jules Ferry rappelle par la loi George du 27 janvier 1880, quelle est obligatoire dans tous les établissements d'instruction publique de garçons. L'obligation est étendue par la circulaire du 20 mai de la même année à tous les types d'enseignement, primaire et secondaire, pour les garçons et les filles. La tendance est à l’éducation à l’anglaise et c’est en soi une petite révolution dans cette France de fin de siècle, qui a si fortement organisé la scolarité intellectuelle de ses fils et n’a pas encore réussi à fonder solidement leur discipline corporelle. Le proviseur du Lycée Janson-de-Sailly, M. Poirier, dira plus tard avec un peu de recul sur le sujet, « depuis l’introduction du sport dans le monde scolaire, les mauvais élèves ne sont pas devenus pires et je crois bien d’autre part que les bons sont devenus meilleurs »[i]. Pratiquer la gymnastique, certes, mais sous quelle forme ? La question est encore ouverte : certains établissements scolaires se contentent de laisser leurs élèves se divertir en liberté là où d’autres font pratiquer l’équitation, le canot, la course à pied, le criquet, le football, etc.[ii]

21 janvier 2013

Yee-ha ! Buffalo Bill à la rescousse


Nous sommes au printemps 1889. Le passage de la troupe de Spalding remonte à plus de deux mois. La saison des ligues majeures a repris pour les Chicago White Stockings, qui jouent là leur dernière année sous ce nom. Bientôt, ils s’appelleront les Colts, puis plus tard les Orphans, pour enfin adopter leur nom définitif de Chicago Cubs en 1903[i]. Les matchs de baseball ont également repris à Paris, dans le Bois de Boulogne. La communauaméricaine connaît une forte activité durant cette période, un nombre important d’Américains figurant en effet parmi les 32 millions de visiteurs de l’Exposition Universelle.

18 janvier 2013

Le mystère du parc aérostatique du quai de Billy


Si vous avez lu attentivement le précédent post au sujet du match du 8 mars 1889, vous avez sûrement gardé en mémoire l’endroit où celui-ci s’est joué : au parc aérostatique du quai de Billy. Avouez que sil devait y avoir une destination de pèlerinage du baseball français, un lieu où la Fédération ou un bienfaiteur devrait faire ériger un monument ou à tout le moins poser une plaque, ce serait bien ici. Mais attendez un peu avant daller faire graver la plaque. Au juste, où était le parc aérostatique qui nous intéresse ? Et où se trouve ce fameux quai de Billy ? Ça na lair de rien, mais répondre à ces questions est loin dêtre si simple. Essayons, si vous êtes daccord, de nous livrer à lexercice et passons en revue quelques hypothèses, le tout en images.

16 janvier 2013

Sept petits innings pour convaincre les Français ?

C’est dès janvier 1889 que Stanford Parry, agissant en qualité d’agent général pour l’Europe de l’expéditionse rend à Paris et prépare le passage des Chicago White Stockings et des All America en Europe et dans la capitale française[i]Les plans initiaux vont être un peu chamboulés. Un certain John DeKoven, américain originaire de Chicago adresse depuis Nice un message à Spalding alors encore en Italie, pour le prier de jouer un match de baseball dans la préfecture des Alpes-Maritimes. L’hiver étant plutôt rigoureux, il n’en faut pas plus pour que les villes de l’Europe de l’est (Vienne, Berlin) soient rayées du plan de route au profit de Nice,  les équipes arrivent le 27 février[ii]. Faute de terrain de sport digne de ce nom, les équipes ne peuvent cependant pas jouer. Cela n’empêche nullement les joueurs de prendre part au carnaval, à la bataille de fleurs sur la promenade des Anglais et d’y rencontrer le Prince de Galles[iii]. Ils reprennent la route le lendemain en direction de Paris et s’arrêtent en chemin à Lyon pour y passer la nuit.


15 janvier 2013

Le tour du monde en (deux fois) quatre-vingts jours


Imaginez un instant que vous soyez un industriel ambitieux et que vous cherchiez de nouveaux débouchés, de nouveaux marchés pour vos produits. Imaginez maintenant que vous soyez complètement passionné par votre activité au point que vous vous sentiez l’obligation de la partager avec le monde entier. En bon commercial, vous prendriez quelques échantillons de ce que vous avez de mieux et, armé de la foi inébranlable du missionnaire, vous iriez prêcher la bonne parole et vanter les mérites de vos produits. C’est à peu près ce qu’a dû ressentir Albert Goodwill Spalding à l’aube de se lancer dans un projet inouï pour l’époque : vendre au monde le baseball.

12 janvier 2013

Spalding, génie visionnaire

Il me semble impossible d’aborder le match exhibition de 1889 à Paris sans prendre au préalable la peine de consacrer quelques lignes d’une part à celui qui est considéré comme l’un des pères - si ce n’est le père - du baseball : Albert Goodwill Spalding, d’autre part à la tournée mondiale qui l’a mené jusqu’en France et aux conditions dans lesquelles elle a été organisée.

Joueur légendaire, capitaine d’industrie prospère, dirigeant influent, guide spirituel, génie de l’organisation, Spalding est non seulement un visionnaire mais il fait indéniablement partie de la race des leaders doués d’un charisme capable de rallier à leur cause les plus récalcitrants. Né le 2 septembre 1850 dans l’Illinois, c’est à 15 ans que Spalding se met au baseball. Ses qualités athlétiques lui valent d’être très rapidement remarqué. Il joue tout d’abord de 1866 à 1870 pour les Rockford Forest Citys de la National Association of Base Ball Players, la première organisation véritablement professionnelle, puis de 1871 à 1875 pour les Boston Red Stockings.



7 janvier 2013

La communauté Américaine de France - Les colonies rurales d’artistes

A proximité de la capitale, souvent dans le sillage de leurs maîtres, les étudiants peintres s’exercent en plein air aux subtilités de l’impressionnisme et constituent de véritables colonies à la campagne ou à la mer, à Barbizon tout d’abord, puis à Giverny, Auvers-sur-Oise, Honfleur, Grez-sur-Loing, Pont-Aven, etc. La propagation et l’activité intense de celles-ci font de ce mouvement un véritable phénomène d’histoire de l’art.

4 janvier 2013

"This animal of a Buldy Jones" par Frank Norris

Pour illustrer nos précédents propos sur la communauté Américaine de Paris, attardons-nous un instant sur l’expérience personnelle de Frank Norris. De son nom complet Benjamin Franklin Norris Jr., ce jeune Américain originaire de Chicago séjourne à Paris de 1887 à 1889. Il y étudie la peinture à l’Académie Julian puis retourne aux Etats-Unis pour étudier à Berkeley, Californie. Il devient par la suite correspondant de guerre à Cuba en 1898 pendant la guerre hispano-américaine. Ses grands romans tels McTeague: A Story of San Francisco (1899), A Man's Woman (1900), A Deal in Wheat and Other Stories of the New and Old West, The Octopus: A Story of California (1901) ou encore The Pit: A Story of Chicago (1902) ne sont pas sans rappeler parfois Zola, dont il a découvert l’œuvre à Paris.

2 janvier 2013

La communauté Américaine de France - L'American Art Association

Depuis la fin de la guerre de sécession et surtout depuis l’épisode de la Commune de Paris (1871), la France exerce un extraordinaire pouvoir magnétique et particulièrement sur tout de ce que les Etats-Unis comptent d’artistes et de nantis. Avec sa propre cathédrale (construite à partir de 1881 et inaugurée en 1886), puis plus tard son hôpital (1906) et sa bibliothèque (1920), la colonie Américaine de Paris comptera jusqu'à 100.000 personnes et sera à ce titre l’une des plus importantes communautés d’immigrés. Le Paris de la Belle Epoque représente aux yeux des Américains une sorte de Mecque, où la vie mondaine est brillante, où les barrières sociales sont plus facilement levées, et où il est possible de jouir pleinement de la paix et de la liberté. Paris est même pour certains plus américaine que New York[i]. Cette attraction sera globalement très forte jusqu’à l’éclatement de la première guerre mondiale et se poursuivra bien après, notamment en raison de la prohibition, permettant à la France de s’initier entre autres au cinéma américain et au jazz.